Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alias Clory
Derniers commentaires
Alias Clory
Newsletter
3 février 2011

Quand les états baillonnent Internet

censure_internet_300x199

Au début des années 2000, Internet semblait le lieu idéal pour que s'exprime la liberté d'opinion. Mais depuis quelques années, les gouvernements du monde entier mettent en place différents dispositifs pour réguler et contrôler son contenu, employant des moyens parfois radicaux, comme récemment en Égypte. Comment et pourquoi les États tentent-ils de bâillonner le web ?

Conscient du rôle important que joue Internet dans le mouvement de révolte qui a secoué l'Afrique du Nord et provoqué une révolution en Tunisie, le gouvernement égyptien a coupé le 28 janvier 2011 l'accès à la toile dans son pays. 80% du réseau Internet ne fonctionnait alors plus, empêchant les manifestants de communiquer entre eux. Cinq jours plus tard, Internet est partiellement rétabli. Cette mesure fut à double tranchant, mettant en péril l'économie du pays, les entreprises et les organismes publics, qui ont également fait les frais de cette privation.

Internet, où chacun est libre de s'exprimer, est rapidement devenu pour les États totalitaires une source de dissidence. La Chine ne souhaite pas que ses citoyens aient accès à des sites qui révèlent les abus du régime, craignant que cela provoque un courant contestataire. En Afrique du Nord, les réseaux sociaux ont permis à la population de s'organiser et de communiquer afin d'aller protester dans les rues, ce qui représente un vrai danger pour le pouvoir en place, comme le montre le renversement du gouvernement de Ben Ali en Tunisie, le 14 janvier 2011.

Chaque année, Reporters Sans Frontières (RSF) publie la liste des pays "ennemis d'Internet" pour dénoncer les États qui restreignent la liberté d'expression. En 2009 y figuraient : La Chine, l'Arabie Saoudite, Cuba, l'Égypte, la Corée du Nord, l'Iran, la Syrie, la Tunisie, L'Ouzbékistan, le Vietnam, le Turkménistan et la Birmanie. Parmi les pays dont le comportement est à surveiller, RSF inclut notamment La Corée du Sud, l'Australie et la France.

Les sites comme Youtube, sur lesquels circulent de nombreuses vidéos compromettantes telles que des abus policiers ou des preuves de répression, font souvent les frais de la censure des gouvernements. Les moteurs de recherche comme Google et Yahoo sont aussi victimes de filtrages et de blocages. Mais les sites les plus bloqués sont les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, qui maintiennent la communication entre les individus en permettant un échange rapide et instantané d'informations.

Les internautes du monde entier utilisent différents moyens pour contourner la censure. Certains logiciels permettent de créer un réseau privé virtuel entre l'internaute et un serveur distant, afin de se connecter à Internet sans passer par le réseau du fournisseur d'accès officiel. Il est également possible d'utiliser des serveurs proxy auxquels on se connecte pour contourner les filtrages. Enfin, il existe des sites miroirs dont le contenu est exactement le même que le site d'origine, mais dont l'adresse IP n'a pas encore été enregistrée sur les listes noires.

En France, le projet de sécurité intérieure du gouvernement Fillon, Loppsi 2, fait débat. La raison ? Certains craignent que les mesures de lutte contre les sites pédophiles, avec leur système de liste noire, soient étendues à l'accès à d'autres sites, comme les jeux d'argent en ligne ou des blogs d'opposition politique. Ce type d'abus a été constaté en Australie qui a opté pour un système similaire.

Allons ... Sourions, nous sommes fichés !

Publicité
Commentaires
Publicité
Alias Clory
Archives
Publicité