Le virtuel, une thérapie ?

Que ce soit en journée ou au cœur de la nuit, la toile offre la possibilité de croiser des êtres aussi différents que semblables à nous-mêmes. Entre désespoirs, espoirs, troubles, envies, nos mots sont des vecteurs de contact. Il est même parfois surprenant de constater de leur alchimie immédiate, comme des résonnances à nos états d’âmes.
Est-ce que la thérapie existe par ce monde virtuel ? Oui sans conteste. L’écrit a, de tout temps, était la voie la plus simple pour parvenir à toucher du doigt ce qui coince, ce qui agace. Il n’est que de relire nos textes et de s’interroger sur notre vocable. Pourquoi a-t-on écrit cela ? Qu’avions-nous l’intention de traduire de notre dialogue intérieur ? Pourquoi offrir nos mots à des inconnus ?
Ecrire pour dire, pour Se dire. Dans ce tout et rien, dans la légèreté ou la profondeur, l’écriture est libératrice de ce que nous portons en nous. Dans la solitude qu’offre le virtuel, la main qui écrit force parfois, en un combat, à coucher sur le papier les mots qui délivrent et l’écriture devient alors pour nous l’héritage de ce que la solitude nous dicte. Dans ces mots que nous offrons en pâture, cette « part de nous » cherche, inconsciemment, une résonnance dans les mots des autres. Comme un miroir où se dessinerait notre âme avec cet éclairage particulier que celui ou celle qui les reçoit va colorer de ses propres réflexions.
Ecrire pour comprendre, écrire pour ne pas sombrer. Le virtuel prend alors des allures de thérapie. Pouvoir se dire que l’on n’est pas seul, pouvoir lire des souffrances évoquées par d’autres, dans la réserve ou dans un cri, pouvoir rire et partager, s’offusquer et réagir, aimer et pleurer … c’est également accepter sa condition d’humain, sa propre fragilité et au bout de l’écriture, faire la paix avec soi-même.

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[seia]

écrire pour vivre tout simplement! écrire pour entendre nos mots/maux...