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Alias Clory
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22 décembre 2010

Toi mon Toit

Nous connaissons tous le besoin, depuis notre naissance et jusqu’à notre mort, d’avoir un lieu qui nous assure une protection physique et psychique. Mais cela suffit-il, pour autant, à ce que nous le nommions notre « chez nous » ?

Si posséder un toit ne signifie pas forcément avoir un « chez soi », a contrario, la notion de « chez soi » est-elle forcément liée à une habitation précise ? qu’il s’agisse d’un lieu précis, d’un espace plus vaste ou même d’une personne, le « chez soi » se définirait comme ce territoire personnel où nous nous sentons en sécurité.

Lorsqu’elle achète, à plus de 50 ans, une maison dans le sud de la France, l’écrivain Colette écrit : « La Treille muscate, que j’ai achetée, n’est pas encore mienne. […] La maison, c’est l’affaire d’un laps indéfini. Si elle finit par me ressembler, ce sera peu à peu, et je m’y ferai ma place comme un chien dans la paille, à force de tourner en rond (in "La Treille muscate", l’une de ses chroniques parue en 1932). » « Si elle finit par me ressembler »… Le « chez soi » est aussi ce territoire où nous pouvons être le plus authentiquement nous-même.

Ce serait donc le résultat d’un accord intérieur, plus facile à trouver lorsque nous avons été suffisamment aimés et sécurisés pendant notre petite enfance, car confiance et sécurité nous habitent alors pour toujours. Alors prennent sens les phrases d’Etty Hillesum, cette jeune femme mystique, lorsque, sous un grand ciel étoilé, elle réalise une nuit qu’il n’y a aucune nostalgie à avoir de quoi que ce soit, puisque : « On est chez soi. Partout où s’étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu’on porte tout en soi (in "Une vie bouleversée" écrit au cours de sa déportation, Seuil, 1995). »

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