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Alias Clory
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8 juin 2010

Peur sur la ville

Lors du Juriscafé de Metz, qui s'est tenu dimanche dernier dans le cadre de l'Eté du livre, il était abordé le thème de la "Garde à vue".

Matthieu Aron livrait alors des chiffres pour le moins surprenant.

Alors que le nombre des gardes à vue a augmenté de 67 % (+225 000 entre 2001 et 2007), dans le même temps le nombre des personnes condamnées n’a pas augmenté, ce qui signifie que les mises en garde à vue massives n’ont en rien amélioré le nombre des condamnations et qu’en conséquence un nombre important de Français ont été mis en garde à vue sans avoir commis la moindre infraction.

L’horrible affaire de l’enseignant qui s’est suicidé après avoir été mis en garde à vue après une dénonciation calomnieuse illustre très tristement que le fait de recourir à des gardes à vue inutiles pour faire du chiffre et complaire au pouvoir exécutif constitue une dérive dangereuse.

Lors de la Nuit blanche à Paris, des personnes majeures qui avaient bu trois bières et rentraient chez elles en Vélib’ ont été menottées, mises en garde à vue pendant plusieurs heures ; les obliger à rentrer à pied eut été suffisant.

Des manifestants pour le Tibet ou pour d’autres causes ont été mis en garde à vue alors qu’ils  se contentaient de porter des panneaux entrant parfaitement dans le droit à la libre expression.

Un automobiliste, passé à un feu presque rouge, ainsi que les témoins de l'affaire qui tentaient de relativiser l'incident auprès de l'agent de police, ont été mis en garde à vue plusieurs heures après l'incident. La force publique étant venue les chercher à leur domicile sans plus de ménagement.

Le ministère de la Justice, sous l'impulsion de N. Sarkosy attend  des procureurs de la République de faire du chiffre et les stigmatise chaque fois qu’une remise en liberté qui ne lui convient pas est ordonnée. Comment dans ces conditions compter sur les procureurs de la République pour continuer à contrôler les gardes à vue et à refuser les prolongations, alors qu’ils sont gardiens des libertés publiques en ce domaine ?

La folle progression des gardes à vue inutiles devient un simple moyen d’affichage d’une fausse efficacité pour la police, un moyen de pression humiliant pour des citoyens qui peuvent se retrouver en garde à vue pour outrage à agent de la force publique après une simple contestation mal vécue par un policier irritable ... Policier qui, comme les contractuelles, reçoit des primes pour son efficacité dans ce domaine ! Ce qui veut dire que plus il ramènera d'individus au poste de police et plus les primes seront conséquentes !!

Nous sommes tous susceptibles d’être mis en garde à vue à la moindre dénonciation calomnieuse, à la moindre discussion ou contestation avec un agent de la force publique.

Aujourd'hui, la peur du gendarme prend tout son sens car nous sommes proches, très proches de l'abus de pouvoir.

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Commentaires
L
Comme les couples divorcés, pour être dans la nouvelle "norme", il faudra se faire mettre en cage. Ca promet. Effectivement ça fait peur d'autant que la progression des gardes à vue, sans motif sérieux, est évidente.<br /> Triste époque
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