Quand les souvenirs remontent en surface

Il arrive, parfois, que l'annonce d'un décès vous bouleverse au delà de ce que vous auriez pu imaginer.

C'est mon cas. Je n'imaginais pas être touchée aussi profondément par la perte d'une femme qui fût, en son temps, ma "belle-mère". Une femme que j'ai approchée pendant quinze années sans jamais réussir à tisser un lien plus intime, plus complice.

Je l'admirais pour les valeurs qu'elle défendait, pour son style inimittable, son charisme, son espièglerie parfois, lorsqu'elle se laissait aller... même son autoritarisme m'a souvent fait sourire avant que de ne me braquer. Intellectuelle, passionnée, engagée, je lui reconnais d'avoir réalisé, au cours de son existence, de grandes choses, de celles qui marquent par l'altruisme qui s'en dégage.

Alors pourquoi nous sommes nous loupées ? Pourquoi n'avons jamais réussi à nous rejoindre ? Femmes de tête ou têtes à claques défendant, chacune à sa manière le territoire, le rôle, qu'elles s'étaient définitivement attribués et où l'enjeu n'était que le Fils devenu Mari ? Trop semblables ou aux antipodes l'une de l'autre ?

Aujourd'hui, alors qu'elle n'est plus, je mesure l'étendue de nos actes manqués, de nos frilosités à dire ou faire et je reste sur cette faim (fin) qui me prive de l'élémentaire jonction qui aurait pu être.

Qu'elle repose en paix auprès de ce Seigneur qu'elle a tant aimé et dont elle découvre enfin le visage.

Comments

[ucem]

Que c'est touchant !!!

Ma belle-mère est bien différente mais malgré ce pendant presque quinze ans, je suis restée très en retrait. Et puis elle a commencé à souffrir du dos et un jour, elle m'a demandé de l'aide pour la vaisselle. C'est ce qui nous a amenées aux confidences. Avant ça, je m'effaçais de peur de prendre trop de place. C'était bête et c'est bien d'avoir eu le temps et l'occasion de changer ça :-))